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  • Le retour ?

     

    medium_522px-Plabche_VII_D_apres_la_Toilette_d_une_Elegante_de_Freudeberg.jpgL'encre de mes dernières lettres doit être bien sèche voire passée depuis le temps que je vous laisse dans le silence. Dieu m'est témoin que j'ai en vous une amie fidèle dont je n'ai pas à craindre le courroux. Je suis encore un peu faible ; aussi, je ne peux vous promettre une lettre quotidienne comme cela fut le cas en d'autres temps.
     
    Mon salon s'est éteint doucement malgré le passage de quelques amis venus y quérir des nouvelles que votre amie était bien en peine de donner. Je voudrais qu'ils sachent que leurs messages ont bien adouci certaines de ces heures sombres. Vous leur direz, n'est ce pas ? Vous qui me connaissez savez bien que j'ai toujours grand-mal à montrer mes sentiments. Que voulez-vous, je dois à Monsieur mon père d'exceller dans l'indifférence. C'est là un travers qu'il me faudrait corriger.
     
    La dignité que nous devons à notre éducation est une chose terrible quand elle conduit à ravaler au plus profond de l'être toute spontanéité. Je n'ai rien contre les principes, vous le savez bien, car ils soutiennent l'Homme. Point trop n'en faut toutefois car, à l'excès, ils donnent de l'âme une vision déformée comme celle que les corsets donnent de nos corps.
     
    Ainsi va notre petit monde, mon amie. Il n'y a pas que du bon dans cette société composée de gens que l'on dit de bonne compagnie. Combien d'entre eux sont morts, étouffés par les larmes qu'ils n'ont su verser ? Je voudrais bien le savoir. Mais je me rends compte que ces lignes reflètent une humeur que je n'ai pas encore à la fête. Je vous laisse donc pour aujourd'hui.
     
    Votre FE
     

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