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Une vie provinciale...

medium_Raoux_II_ingr.jpgMa Chère,

Votre dernière lettre me laisse les yeux humides et le souffle court. Je vous y ai senti si triste et si lasse que j’en ai eu du mal à trouver le sommeil plusieurs nuits de suite. Notre petite société vous manque et la vie semble avoir perdu tout attrait à vos yeux. Vous pleurez les joies de la précédente affectation de votre époux et vous ne parvenez pas à vous sentir chez vous dans ces murs provinciaux. Voilà ce que c’est mon amie que d’épouser un cadet ! Eussiez-vous choisi l’aîné de la famille que vous seriez aujourd’hui ma voisine, petite reine en l’hôtel de ***.

Je suis cruelle comme seule une amie peut l’être, car je crois de mon devoir de vous ramener à la raison. Laissez donc parler ces méchantes langues. Ce qu’elles colportent est si exagéré que cela prête à sourire. Dites-vous que ce qui paraît énorme, vu de votre petite cité fortifiée, rapetisse en passant la Loire pour finir dérisoire une fois la Seine franchie. J’espère vous rassurer pleinement en vous écrivant qu’ici votre réputation est intacte. Hier encore, Madame de la *** et sa cousine Hermine du *** me demandaient de vos nouvelles et me chargeaient pour vous de mille gentillesses. Tenez, ce matin même, mon cousin l’Abbé de *** me prie de vous demander l’hospitalité d’une nuit, car il doit prochainement retrouver son Abbaye et souhaite faire étape chez vous, qui êtes à mi-chemin.

Je vous en conjure ma chère, ne vous montrez pas aussi sensible aux petitesses de ce monde. Ne laissez pas des gens qui ne vous sont rien vous dicter votre conduite et vous dire ce qui est ou n’est pas convenable pour une dame de qualité. Il faut à tout prix vous prémunir des coups les plus vils commandés par l’envie, la jalousie ou que sais-je encore. Votre grande sensibilité est toute à votre honneur mais elle ne doit pas se retourner contre vous. Soyez chrétienne en écoutant la douleur de ce monde mais fermez votre cœur à la fausseté et l’hypocrisie. Il y a de l’équilibrisme dans cette sorte d’exercice et je conviens aisément que la chose est ardue. Je vous sais vaillante, rien ne vous est donc impossible.

Votre amie fidèle

Tous droits réservés, reproduction interdite

 

F.E.

Commentaires

  • Peine perdue ma chère amie, quatre étoiles de pureté absolue ne s'abaisseront jamais, hors de propos et hors délai, les saints stigmates seuls sont convoités par les précieuses de province, le reliquat d'une fausse grandeur mon ange ; qu'elles renaissent au ciel le plus rapidement possible est tout ce qu'il faut leur souhaiter, le reste n'est que perte de Temps pour tout le monde.

    Bailando!

    http://www.dailymotion.com/video/x94xx_paco-de-lucia-entre-dos-aguas-1976

  • Dites-moi, ma chère, vous tolérez encore les bâtons en votre sage salon ? Je vous croyais ennemie de la tolérance, une ennemie ferme et résolue. Ne l'êtes-vous donc que pour taquiner notre ami Voltaire ?

    En tout cas, je vous encourage dans vos résolutions : continuez de prodiguer vos bons conseils à vos amies exilées dans nos provinces où l'on défend encore le goupillon, même si l'on y troque parfois le sabre contre l'aiguille.

  • Cher cavalier, vous ici, je vous croyez à Versailles, et comment je vous prie entretenir le feu de la conversation...
    En faisant brûler des épées ?

  • ma chere amie,

    Votre bonne lettre m`est enfin parvenu et c`est avec joie que j`ai appris le succes grandissant de votre salon. Veillez a ne point laisser entrer en votre demeure les esprits chagrins et les ames querelleuses, elles n`y ont nulle place.
    Je savoure a l`avance le plaisir de vous retrouver aux beaux jours et dans les mois restants, de mes appartements que je ne puis encore quitter, je guetterais avec confiance le messager qui me porte vos plis.

    Milady

  • Nul esprit chagrin ici mon amie. Tout au plus quelques beaux esprits certes un peu railleurs je vous le concède mais les esprits le sont toujours un peu n'est-ce pas ? Vous connaissez ces vieilles légendes sur les esprits frappeurs je pense. A fréquenter ce petit boudoir, vous apprendrez à y croiser, sans trop les craindre, quelques ombres fantomatiques échappées d'on ne sait quel espace-temps. Venez en confiance car elles sont nullement querelleuses ou méchantes soyez en assurée.

  • Pagaie, pas gai,
    Sur cette vieille Loire.
    Pagaie, pas gai :
    T'arriveras nulle part,
    Héron.

    Là-haut, guetteur,
    Vois-tu, vois-tu ailleurs ?

    Bout d'bois,
    Beau caoutchouc,
    Flotte-moi
    Plus loin qu'chez nous.
    Baignoire,
    Tu m'as menti.
    Ailleurs, ailleurs c'est comme ici.

    Rame, rame. Rameurs, ramez.
    On avance à rien dans c'canoë.
    Là-haut,
    On t'mène en bateau :
    Tu n'pourras jamais tout quitter, t'en aller...
    Tais-toi et rame.

    J'm'en vais
    Mais l'eau est lasse.
    Chaumont,
    Langeais,
    A peine Amboise.
    Amour, cordon, ficelle serrée,
    Lâchez, lâchez : j'veux m'en aller.

    Rame, rame. Rameurs, ramez.
    On avance à rien dans c'canoë.
    Là-haut,
    On t'mène en bateau :
    Tu n'pourras jamais tout quitter, t'en aller...
    Tais-toi et rame.

  • Au fait Uhlan, avez vous enfin manoeuvré la clé de la chaste ceinture dorée de Madame de... , le temps des fiancailles est dépassé.

    http://www.larcenciel-forum.com/viewtopic.php?p=40998&sid=37bf1746b2aea02c5455d6d13621c944

  • Ulhan, à propos des amies exilées de Madame de*** dans nos provinces, elle n'ont point de conseils à recevoir mon cher mais bien à prodiguer aux pécheur qui sommeille en nous tous depuis Adam et Eve...

    http://idescharbinieres.hautetfort.com/archive/2006/10/21/du-vegetarisme.html#comments

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Image:0-Mat-Fou.jpg

  • Ma chère Danielle, que savez-vous au juste de mes amies exilées en Province pour ainsi parler en leur nom ?

  • Ce sont les fantômes du désert ma tendre amie qui chuchotent à mon oreilles des propos murmurés au soleil couchant que l'on ne comprend pas toujours...
    De mon château..., par mon courrier le plus rapide etc, etc ...

    Mathematiquement votre ad infinitum.

  • Votre amie des Charbinières m'a l'air en effet d'être assez gratinée. Et je ne digère pas bien sa peinture impressionniste ni ses écorchés.

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